Conférence de Monsieur Jean-Marc Jancovici le mardi 24 novembre 2020 — Lycée Privé Sainte Geneviève

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Conférence de Monsieur Jean-Marc Jancovici le mardi 24 novembre 2020

Alors que le réchauffement climatique est un phénomène mondial, chacun a un rôle à jouer pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. A titre d’exemple, Ginette s’inscrit dans une politique de développement durable à l’échelle locale, notamment grâce au recyclage du papier et du carton (et bientôt du verre), grâce aux initiatives de covoiturage, ou encore grâce au désyhdratage des déchets.

Rock’n’roll énergétique et climatique à tous les étages

Monsieur Jean-Marc Jancovici, ingénieur consultant en écologie et en énergétique et enseignant à Mines Paristech, nous a fait l’honneur de nous présenter une conférence sur les enjeux énergétiques de demain.

            Tout d’abord, pour pouvoir agir, il est fondamental de comprendre ce qui provoque le réchauffement climatique : les gaz à effet de serre. Ces derniers ont toujours existé dans l’atmosphère, mais les activités humaines en rajoutent plus que ce qu’elle ne peut absorber. Par exemple, il y avait 2250 gigatonnes de CO2 dans l’atmosphère en 2018. 20% de ces émissions proviennent des centrales à charbon (qui représentent 40 % de la production d’électricité mondiale), 20% de l’agriculture, 14% du domaine des transports, et le reste dépend en grande partie des spécificités des différents pays. L’augmentation de ces émissions provoque l’élévation de la température globale de la Terre et ces changements climatiques apparaissent comme irréversibles à l’échelle humaine, à cause notamment de la difficulté de se débarrasser du CO2, stable dans l’air. En effet, ni le développement du digital, ni la tertiarisation de l’économie, ni la démocratisation des énergies renouvelables n’ont permis de stopper le phénomène. Pour appréhender le problème, il faut donc en avoir une vision à long-terme, ce qui peut paraître antinomique avec les décisions politiques, prises uniquement pour les années à venir. A titre d’exemple, les accords de Paris apparaissent impossibles à respecter, à cause de l’inertie climatique.

            Il est également nécessaire de saisir les conséquences du réchauffement de la planète, dans la mesure où, peu importe ce que nous faisons aujourd’hui, 2°C auront été gagnés en 2050 par rapport à 1850. Une augmentation de la température globale pourrait entraîner de nombreux et violents incendies, des sécheresses, la dégradation de la grande barrière de corail, une instabilité politique, économique, sociale et alimentaire, ainsi que des migrations de masse d’individus fuyant des zones devenues invivables. Ces changements importants sont très rapides à l’échelle de la Terre : depuis l’ère industrielle, nous avons gagné 5°C, c’est-à-dire autant qu’en 10 000 ans entre l’ère glaciaire et le XIXème siècle. Ces transformations brusques et profondes risquent de provoquer l’incapacité de l’homme à s’adapter à ce nouvel environnement hostile.

            Pour résoudre ce problème, il faut s’intéresser également à nos moyens de production d’énergies, responsables d’une bonne part des émissions des gaz à effet de serres. En effet, même si l’énergie n’est pas chère en soi (elle représente uniquement 3% du chiffre d’affaires de la SNCF, qui est le plus grand consommateur d’énergie en France), elle reste fondamentale. Assurément, de nos jours l’intégralité de nos produits sont issus du travail de machines et l’énergie demeure, comme dirait M. Jancovici, « des croquettes pour machines ». Il nous faut donc trouver un moyen d’allier la production de l’énergie à un bilan carbone neutre. Nonobstant, le 100% renouvelable ne représente pas une solution viable. Effectivement, ces sources d’énergies renouvelables ont une rentabilité très faible devant celle des combustibles fossiles, sont généralement plus chères, plus difficilement stockables, et ont de surcroît un coût environnemental non négligeable, car fabriquées à l’aide de l’industrie sidérurgique fossile. Une autre solution qui pourrait être envisagée serait ainsi de réduire la production d’énergie pour émettre moins de CO2. Malheureusement, cela risque de mener à une chute du PIB.

            En conclusion : éduquez-vous bjiens et bjiennes, car seuls les esprits de demain pourront trouver des solutions à ce problème.

 

Encore un grand merci à Jean-Marc Jancovici pour cette intervention

 

David Muller et Alexandre Perez